Inquiétude des musées de Sherbrooke
28 janvier 2025
« Les mauvaises nouvelles fusent de toutes parts. Nous vivons présentement un gel dans les sorties scolaires, nous apprenons de l’autre côté une réforme drastique du Programme du premier dimanche du mois gratuit dans les musées et nous sommes toujours en attente des critères de financement pour le Programme d’aide financière aux institutions muséales 2025-2028. C’est très peu rassurant pour le milieu muséal. C’est aussi très décevant pour la population qui perd un service direct avec l’abolition de la gratuité pour les plus de 20 ans le 1er dimanche du mois, » mentionne Alex Martin, directeur général du Musée de la nature et des sciences de Sherbrooke
Les trois musées situés au centre-ville de Sherbrooke soulignent le rôle essentiel qu’ils tiennent dans l’accès et la diffusion de la culture. En arts, en sciences et en histoire, nous avons la chance d’avoir trois musées complémentaires, accessibles et dynamiques au cœur de notre ville.
« Ces annonces ont des impacts négatifs considérables pour les institutions culturelles, notamment au niveau financier. Au-delà de cet aspect, les conséquences sont également majeures pour les générations actuelles et futures. Le programme des sorties scolaires culturelles est une initiation au domaine culturel, bien souvent un premier pas dans un musée pour les enfants. Alors que le programme du dimanche gratuit offre l’accessibilité aux musées et à la culture, peu importe les revenus familiaux. Nous sommes persuadés que ces coupures menacent l’universalité de l’accès à la culture, créant des inégalités sociétales à ce niveau, » s’inquiète Maude Charland-Lallier, directrice générale et conservatrice en chef du Musée des beaux-arts de Sherbrooke.
Les trois musées sherbrookois sont conscients de la réalité économique du Québec, rappelant par le fait même que le milieu muséal est depuis des années sous-financé et qu’il demeure fragile. Les nouvelles coupures accentuent davantage la précarité financière des institutions.
« Récemment, on apprenait la mise sur pause du Musée régional de Rimouski et la mise à pied de personnel au Musée de la civilisation de Québec. Le milieu muséal doit composer avec l’ensemble des contraintes économiques (inflation, augmentation des coûts des matériaux et des fournisseurs, salaires concurrentiels, etc.). Nous croyons que le soutien au milieu muséal se doit d’être bonifié et que la culture doit demeurer une source de fierté. La culture constitue une richesse à supporter, non pas un secteur à amputer davantage, » renchéri David Lacoste, directeur général du Musée d’histoire de Sherbrooke.
Rappelons qu’en 2024, plus de 10 000 personnes ont profité des dimanches gratuits dans ces trois musées. Pour Sherbrooke, les MNS2, le MBAS et le Mhist présentement un chiffre d’affaires total qui oscillent autour de 4 millions de dollars et environ 60 emplois annuellement, sans compter les retombées économiques et touristiques.